Le petit ouvrage du Kerfent

Le petit ouvrage (PO) du Kerfent est l’un des 53 ouvrages de la ligne Maginot du Nord-Est de la France. Il est composé de 4 blocs de combat.

En juin 1940, l’équipage du Kerfent se compose d’environ 130 hommes commandés par le capitaine Georges Broché, du 156e régiment d’infanterie de forteresse.

De septembre 1939 à mai 1940, c’est la Drôle de Guerre, au cours de laquelle aucun événement majeur n’a lieu. L’équipage attend fébrilement un assaut frontal lorsque le 10 mai, l’Allemagne déclenche son attaque sur l’Europe de l’Ouest. Mais l’offensive ennemie a finalement lieu plus au nord, dans la forêt des Ardennes.

En dépit d’une résistance courageuse, les armées alliées sont rapidement mises en déroute par le Blitzkrieg allemand. La situation militaire devient intenable et les équipages des ouvrages préparent, sur ordre du commandement, le sabotage de leurs équipements en vue d’un repli prévu le 17 juin 1940 à 22 h 00. L’avancée allemande est cependant trop rapide et empêche toute retraite : les commandants d’ouvrages du secteur décident alors de résister sur place, alors que la radio évoque la possibilité d’un armistice imminent !

Après quelques jours de harcèlement, le 20 juin, dans l’après-midi, un violent bombardement d’artillerie est déclenché sur l’ouvrage voisin du Bambesch qui se rend à l’ennemi au bout de quelques heures. La brèche est faite : l’équipage du Kerfent attend fébrilement son tour.

En effet le 21 juin, vers 4h30 du matin, l’attaque allemande débute. Une trentaine de canons de tous calibres ouvrent le feu contre les trois blocs de l’ouvrage situés à l’orée du bois afin de couvrir la progression des fantassins allemands du Infanterie-Regiment 339. Le Bloc 4, situé à l’autre extrémité de l’attaque, est épargné. 

Le Bloc 3, dont les armes sont presque toutes détruites, est évacué et les hommes se réfugient dans les galeries. L’ennemi concentre alors l’essentiel de ses tirs sur le Bloc 2, qui constitue l’entrée de l’ouvrage.

Les bombardements redoublent de violence mais l’équipage riposte avec ses faibles moyens (mitrailleuses et mortiers de 50 mm, l’ouvrage étant dépourvu d’artillerie) et maintient une pression permanente sur l’assaillant qui éprouve les pires difficultés à s’approcher de l’ouvrage. Plusieurs soldats allemands sont tués ou blessés. Parmi eux, le colonel Von Lichtenstern qui dirigeait l’attaque. 

Estimant que la résistance est désormais vaine et qu’il convient de protéger la vie de ses hommes, le capitaine Broché opte finalement pour la reddition. Il est environ 10h00.

Son équipage et lui-même prennent le chemin de la captivité en Allemagne. La plupart d’entre eux ne reviendront qu’en 1945, après la Libération.

Le 27 novembre 1944, l’armée américaine fait sauter l’une des deux cloches GFM du Bloc 4 en employant 36 kgs de TNT, semble-t-il pour en faire un poste d’observation d’artillerie. 

Rendez-vous sur www.kerfent.com pour plus d’informations sur l’histoire du PO du Kerfent.

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